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Feu vert sur le Cannabis


Suite à l'avis favorable de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de juillet 2019, les premières expérimentations de l'usage médical du cannabis thérapeutique en France ont été autorisées par décret en octobre 2020.


L'ANSM avait annoncé le 4 mars lors d'une conférence de presse que ces expérimentations commenceraient avant la fin du mois mars pour 3 000 patients souffrant de maladies graves (épilepsie, douleurs neuropathiques, sclérose en plaques…). Ils seront traités pendant 2 ans avec du cannabis thérapeutique sous forme d'huiles, de gélules ou de fleurs séchées pour inhalation après vaporisation (le cannabis à fumer ne sera pas disponible dans ce protocole), dans "un cadre très contrôlé et limité".


Olivier Véran, ministre de la Santé, a lancé les premières expérimentations du cannabis médical en France en étant présent lors de la première prescription. Pour quelles maladies ? Les cancers ? Parkinson ? Sous quelles formes ? Quels bienfaits espérer ? Quels effets secondaires ?






Définition : qu'est-ce que le cannabis médical ou thérapeutique ?


Le cannabis médical répond à des standards pharmaceutiques, il est prescrit par des médecins et délivré par des pharmaciens.

"On parle ici de produits qui ont des niveaux de preuve suffisant et qui relèveront de la classe des stupéfiants comme la morphine", précise le Pr Nicolas Authier, médecin psychiatre, spécialisé en pharmacologie et addictologie, Chef de service de Pharmacologie médicale et du Centre d'Evaluation et de Traitement de la Douleur du CHU de Clermont-Ferrand. "


Le CBD (cannabidiol) et le THC (tetrahydrocannabinol) sont les deux principaux composants du cannabis qui ont été étudiés mais le cannabis est un mélange complexe de substances. "Le cannabis est un terme un peu générique qui recouvre des plantes très différentes par leur composition et contiennent de nombreuses molécules différentes, dont certaines, seules ou associées ont des vertus thérapeutiques, explique le Pr Authier. Lorsque l'on parle cannabis médical, on parle non pas d'une substance isolée mais d'une association de molécules dans une indication précise. On fabrique des médicaments très différents les uns des autres de par leur composition. Ils ont ainsi des intérêts thérapeutiques et des profils différents."


"Le CBD (cannabidiol) est une substance issue du cannabis ayant un effet thérapeutique intéressant pour différentes indications : douleurs, épilepsie.... Elle fait l'objet de nombreux travaux de recherche en médecine", explique le spécialiste. Cependant, cette substance a été récupérée par certains acteurs qui se positionnent davantage sur un versant économique autour du cannabis et visant à développer ce qu'ils appellent le "cannabis bien-être". Il s'agit de produits qui contiendraient majoritairement du CBD. Ils ne peuvent normalement pas être commercialisés en France sauf si le cannabidiol est d'origine purement synthétique. "On est davantage ici dans une stratégie économique que dans une réelle stratégie autour de la santé même si cela se raccroche parfois à des allégations thérapeutiques mais sans aucun fondement démontré, signale le Pr Authier. Ce sont souvent des produits très chers, dont on ne maîtrise pas la qualité, qui peuvent aller de la cosmétologie à certains produits vendus comme des produits apaisants… La frontière avec le médical n'est pas toujours évidente pour le grand public."




Expérimentation en France : premier essai en mars 2021

Suite à l'amendement proposé par Olivier Véran, alors député La République En Marche, l'Assemblée nationale a autorisé le 25 octobre 2019 une expérimentation de l'usage médical du cannabis en France. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s'y était montrée favorable en juillet 2019. Le but est d'évaluer le dispositif d'accès au cannabis médical et non l'efficacité du cannabis médical même si des premières données cliniques françaises seront collectées. L'expérimentation devait débuter en septembre 2020 mais a été reportée en raison de la pandémie Covid-19. Le 7 octobre 2020, un décret du Ministère de la Santé a précisé ses modalités de mise en œuvre. L'expérimentation doit commencer avant la fin du mois de mars 2021 et concernera 3 000 patients qui seront traités pendant 2 ans. Ces patients sont atteints de maladies graves indiquées comme la sclérose en plaques et consommeront du cannabis sous forme d'huile par voie orale ou de fleurs séchées inhalées après vaporisation. La délivrance d'une ordonnance sécurisée ne pourra être donnée que par des médecins des structures de référence pour l'expérimentation. Puis, le patient pourra être suivi par des médecins libéraux formés et volontaires. Pendant l'expérimentation, le patient aura des consultations classiques, à raison d'une fois par mois pour renouveler l'ordonnance , ou même plus fréquemment en cas de changement de la posologie. D'autres consultations plus longues auront lieux afin de collecter des données d'efficacité et de faisabilité.

  • Si un patient souhaite se retirer de l'expérimentation, il ne pourra pas le faire seul.

  • Si un patient se retire ou ne suit plus le traitement pour d'autres causes, il pourra être "remplacé". L'expérimentation visant à suivre les patients au moins sur 6 mois. "Le but est de transformer l'essai. Il y aura des évaluations réalisées pour voir comment on peut capitaliser et généraliser le cannabis médical. L'objectif est au fur et à mesure d'anticiper la situation si l'ensemble des éléments permettent de dire que l'on est sur la bonne voie" a indiqué Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'ANSM lors d'une conférence de presse le 4 mars.

Pour cette expérimentation, la France aura recours à des producteurs étrangers pour se fournir comme la loi française interdit la culture des plants avec plus de 0.2% de THC. "Afin de faire un suivi exhaustif des patients inclus dans l'expérimentation, un registre électronique permettra d'enregistrer et de suivre la totalité de ces patients" précise l'Agence du médicament. Ce registre sera renseigné par les prescripteurs, les pharmaciens et les patients. Une étude complémentaire portera sur un plus petit nombre de patients (mais figurant dans le registre) et sera réalisée par une équipe de recherche. L'expérimentation sera menée dans 200 structures de référence volontaires choisies en France.


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